Bretagne

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Duché de Bretagne

Le duché de Bretagne est l'un des plus important fief français au moyen-âge.

Bretagne ancien
Bretagne ancien
Échiqueté d'or et d'azur à la bordure de gueules et au franc-quartier d'hermine brochant


En 1212, le roi Philippe Auguste impose à la duchesse Alix de Bretagne Pierre de Dreux comme mari. Pierre Ier de Dreux dit Mauclerc est l'arrière petit-fils du roi de France Louis VI le Gros et Philippe Auguste compte sur lui pour renforcer l'influence royale sur la Bretagne. La Bretagne n'ayant pas d'armoiries, celles de Pierre de Dreux s'imposent.
Ses armes sont celles de Dreux, échiqueté d'or et d'azur à la bordure de gueules, brisées, Pierre étant un cadet de la famille de Dreux, d'un quartier d'hermine souvent donné aux ecclésiastiques et qui rappelle qu'il était destiné à une carrière dans le clergé à laquelle il a renoncé et qui lui aurait donné son surnom de « mauvais clerc » (Mauclerc).
Les ducs de Bretagne vont ensuite continuer à porter ces armes jusqu'en 1316.

Bretagne
Bretagne moderne
D'hermine plain

En 1316, Jean III de Bretagne décide d'abandonner l'échiqueté de Dreux pour prendre d'argent semé de mouchetures de sable, c'est à dire d'hermine plain, qui formait la brisure en forme de franc-quartier du précédent blason. De nombreuses raisons peuvent expliquer ce changement. L'hermine répond visuellement au semé de fleur de lys des rois de France et gagne à cette époque en valeur alors que l'échiqueté d'azur et d'or, preuve du cousinage avec les rois de France perd de son prestige avec la prééminence donné à la fleur de lys comme symbole royal. Par ailleurs ces armes brisées (ajout de la bordure) et surbrisées (ajout du franc-quartier) sont celles d'un cadet d'une branche cadette et sont donc peu dignes d'un duc de Bretagne, l'un des plus grands féodaux de France. Surtout elles maintiennent la Bretagne dans une dépendance symbolique au comté de Dreux avec la comtesse duquel Jean III a des relations exécrables.
Ces armes sont celles portées par les ducs de Bretagne jusqu'au rattachement à la France.




La Bretagne est à l'époque carolingienne un territoire théoriquement vassal de l'empire. Les comtés de Rennes, Vannes et de Nantes forment la marche de Bretagne pour protéger l'empire des incursions bretonnes. En 831, Louis le Pieux accorde à Nominoë le ducatus sur le peuple breton ainsi que le comté de Vannes. Au traité d'Angers en 831, Charles le Chauve reconnaît au fils de Nominoë, Erispoë (~820-851-857), le titre de roi. Celui-ci conquiert les comtés de Rennes et de Nantes ainsi que le pays de Retz. Son successeur Salomon (?-857-874) acquiert une partie de l'Anjou, le Cotentin et l'Avranchin et la Bretagne atteint sa taille maximum. La Bretagne est alors un royaume autonome, égal à la France bien qu'en en restant théoriquement vassale.
Les normands, vaincu sous le règne de Alain Ier (?-890-907), reprennent l'avantage dès la mort de ce dernier et dévastent la Bretagne en proie à des querelles internes. À partir de 913, il n'y a plus de souverain de Bretagne, occupée par les Normands. Une pièce de monnaie désigne le comte Guillaume Ier de Normandie comme duc des bretons. En 933, celui-ci rend hommage au roi de France pour « la terre des Bretons située sur le rivage de la mer ».

Après une première tentative avortée, Alain II de Bretagne, dit Barbetorte, comte de Poher, débarque en Bretagne depuis l'Angleterre où il s'était exilé, vainc les Normands et devient duc de Bretagne et comte de Nantes vers 939 et prête hommage au roi Louis IV de France en 942. La maison de Nantes règne jusqu'en 990, où le comte de Rennes profite de la mort du duc pour conquérir Nantes et devenir duc de Bretagne. Les ducs se succèdent au cours du moyen-âge, issus de plusieurs grandes familles bretonnes. Un Plantagenêt, Arthur, fils de Constance, héritière du duché de Bretagne et de Geoffroy de Plantagenêt, frère de Richard Cœur de Lion, est entre autre duc de 1201 à 1203 et revendique l'héritage Plantagenêt en plus de son duché avant sa mort dans les prisons de son oncle et compétiteur Jean sans Terre. En 1213, la famille capétienne de Dreux est imposée à la Bretagne par Philippe Auguste qui marie Pierre Mauclerc à Alix, héritière du duché. En 1297, le duché est érigé en duché-pairie par le roi de France pour Jean II. À la mort sans héritier du duc Jean III en 1341 éclate la guerre de succession de Bretagne entre les partis de Blois et de Monfort et qui forme un épisode de la guerre de cent ans, Jean de Montfort, demi-frère de Jean III, étant soutenu par le roi d'Angleterre et Charles de Blois, neveu de Jean III par celui de France. Jean IV, fils de Jean de Montfort triomphe en 1365 et impose la maison de Montfort qui règne en Bretagne jusqu'à Anne de Bretagne qui devient reine de France en épousant successivement Charles VIII et Louis XII.

À la mort d'Anne en 1514, le duché revient à sa fille Claude qui épouse la même année François duc d'Angoulème qui lui-même devient roi de France (François Ier) à la mort sans fils de Louis XII en 1515. À la mort de Claude en 1524, le duché passe à son fils le dauphin François puis à la mort de ce dernier en 1536 à son frère Henri (Henri II de France). Mais dès 1532, François Ier fait enregistrer l'acte d'Union de la Bretagne à la France. Le titre de duc de Bretagne ne sera plus utilisé après Henri II, sauf pour deux arrières-petits-fils de Louis XIV qui moururent avant 5 ans.



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