Tutoriel
Terra incognita?
Partie I

Écu | Émaux | Pièces et meubles | Rebattements | Partitions | Dictionnaire (Rietstap)



L'écu

« ÉCU. Dans le sens propre, l'Écu représente le bouclier porté par les chevaliers, sur lequel se mettaient les armoiries. Il est de forme très variable. »
Comte Amédée de Foras Le blason, dictionnaire et remarques, Grenoble, 1883

« ÉCU, subst. masc., champ sur lequel on pose les pièces honorables, les partitions, les répartitions, les pièces et meubles d'armoiries. »
Nicolas Viton de Saint-Allais, Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France, Paris, 1816

L'écu, du latin scutum bouclier ovale, est à l'origine le bouclier que portait le chevalier médiéval pour se protéger et sur lequel il faisait peindre des signes de reconnaissances (Voir : l'origine des armoiries). Il représente toute la surface disponible pour y disposer les différents éléments du blason. Sur les représentations graphiques il est également l'espace limité donné à l'artiste pour y réaliser le dessins correspondant à la description donnée.
La forme de l'écu n'est pas fixée. Elle diffère principalement selon les époques et les lieux. Il est généralement un peu plus haut que large mais sans proportion fixée, du moins pas avant les codifications théoriques strictes des manuels de l'époque moderne.

écu en amande
Écu en amande (XIIe siècle)

La forme des blasons a beaucoup évolué. Pour faire simple,les premiers écus héraldiques sont en amande comme les longs boucliers normands, puis ils vont s'épaissir et tendre vers le triangle posé sur une pointe en passant par la toupie. On trouve des écus en triangles simples, mais surtout avec les côtés latéraux convexes qui élargissent l'espace vers la pointe.

écu triangulaire
Écu triangulaire aux côtés convexe et pointe en amande (XIIIe siècle)

L'écu va continuer à gagner dans la largeur avec les côtés latéraux qui deviennent de plus en plus verticaux en haut, repoussant vers le bas la convexité qui aboutit à la pointe. On arrive à l'écu dit français ancien aux XIIIe-XIVe siècles, « triangulaire », mais dont les côtés latéraux sont verticaux du haut jusqu'à mi-hauteur.
Cette tendance va continuer au cours des siècles avec un écu qui tend de plus en plus vers une surface rectangulaire, les côtés latéraux verticaux jusque de plus en plus en bas, repoussant la convexité dans les coins inférieurs ce qui crée un quatrième côté en bas, d'abord plus ou moins en V et qui devient de plus en plus plat jusqu'à ce que l'on arrive au XVIe siècle à la forme dite écu français moderne ou écu en accolade pour qualifier sa forme inférieure.

Écu en accolade (XVIe siècle)
Écu en accolade (XVIe siècle)

L'écu en accolade est le plus utilisé du XVIe jusqu'au début du XXe siècle et est certainement le plus connu et l'écu-type pour la grande majorité des personnes. Il est cependant considéré par les spécialistes contemporains comme particulièrement disgracieux. Il est de forme rectangulaire, légèrement plus haut que large et doté de quatre quart de cercle de même rayon, deux convexes aux coins inférieurs, deux concaves formant une pointe au milieu du côté inférieur. Son seul avantage réside dans la surface qu'il offre, plus grande et mieux répartie que dans les écus triangulaire, spécialement pour la partie inférieure.
Son apparition est dû à la complexification des blasons qui possèdent plus de meubles qu'on a du mal à placer dans les coins inférieurs mais surtout à l'habitude qui se généralise de faire figurer dans ses armoiries tout ses fiefs, quartiers de noblesse, prétentions ce qui produit des partition délirantes associant parfois jusqu'à une centaine de blasons sur une dizaine de lignes.

La couleur du fond de l'écu est appelé le champ.




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