Armoriaux
Rôle d'armes de Caerlaverock



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Rôle d'armes de Caerlaverock (1300)

Preſtes à baſcier le ventailes,
Enſi ſe aroutent les batailes,
Dont jà de deus oi avez;
E de la terce oir devez.

Prêt à baisser les ventaux1
Ainsi marchaient les bataillons
Dont déjà deux vous avez entendu
Et du troisième vous allez entendre.

Edewars, ſires de Irois,
De Eſcos e de Engleter rois,
Princes de Galois, ducs de Aquitaine,
La terce eſchel un poi loingtaine
Conduit, e guye arréement
Si bel e ſi ſerréement,
Ke nuls de autre ne ſe depart.
En ſa banier trois lupart,
De or fin estoient mis en rouge,
Courant, ſeloun, fier, e harouge;
Par tel ſignífiance mis,
Ke anſi est vers ſes enemis
Li Rois fiers, felons, e hauſtans;
Car ſa morsure ne eſt taſtans
Nul, ki ne en ſoit envenimez.
Non porquant toſt eſt ralumez
De douce debonaireté,
Kant il requerent ſe amiſté,
E à ſa pais vuellent venir.
Tel prince doit bien avenir
De granz genz eſtre chievetaine.

Édouard, roi d'Angleterre
31. Edewars rois de Engleter
Édouard, roi d'Angleterre
De gueules à trois léopards d'or

Édouard, seigneur d'Irlande
Roi d'Angleterre et d'Écosse
Prince de Galles, duc d'Aquitaine
La troisième échelle, plus lointaine,
Conduit et dirige en arroi
De manière si belle et serrée
Que nul de se sépare des autres.
Sur sa bannière trois léopards
D'or fin étaient mis sur du rouge,
Courant, cruel, fier et arrogant.
Cela est mis pour signifier
Qu'ainsi est envers ses ennemis
Le roi fier, cruel et hautain,
Car sa morsure n'est pas un test
Nul n'en est pas blessé.
Néanmoins, il est rapidement habité
d'une douce débonnaireté
Quand ils requièrent son amitié,
Et à sa paix veulent venir.
Tel prince est destiné
À être le chef de grands personnages.

Son nevou Johan de Bretaigne,
Por ce ke plus eſt de li près,
Doi je plus toſt nomer après.
Si le avoit-il ben deſervi,
Cum cil ki ſon oncle ot ſervi
De ſe enfance peniblement,
E deguerpi outréement
Son pere e ſon autre lignage,
Por demourer de son maiſnage,
Kant li Rois ot boſoign de gens,
E il, ki eſtoit beaus e gens,
Baniere avoit cointe e parée,
De or e de aſur eſchequeré,
A rouge ourle o jaunes lupars,
De ermine eſtoit la quart pars.

Jean de Bretagne
32. Johan de Bretaigne
Jean de Bretagne
Échiqueté d'or et d'azur à une bordure de gueules chargée de léopards d'or et au franc-quartier d'hermine

Son neveu Jean de Bretagne
Parce ce qu'il en est le plus proche
Je dois vous nommer aussitôt auprès.
Il l'avait bien mérité
Pour avoir servi son oncle
Depuis son enfance péniblement
Et abandonné entièrement Son père et le reste de sa famille
Pour demeurer de sa maison,
Quand le roi avait besoin de gens
Et lui, qui était beau et noble
Avait une bannière belle et parée
Échiqueté d'or et d'azur
À une bordure rouge aux léopards jaunes
Et un quartier d'hermine.

Johans de Bar iluec eſtoit,
Ke en la baner Inde portoit
Deuz bars de or, e ſu croissilie,
O la rouge ourle engreelie.

Jean de Bar
33. Johans de Bar
Jean de Bar
D'azur semé de croisettes d'or aux deux bars adossés du même et à la bordure engrêlée de gueules

Jean de Bar était ici
Qui en la bannière d'indigo portait
Deux bars d'or sur des croisettes
À la bordure rouge engrêlée.

Guillemes de Grantſon palée
De argent et de aſur, ſuralée
De bende rouge, o trois eigleaus
Portoit de or fin bien fais e beaus.

Guillaume de Grandison
34. Guillemes de Grantson
Guillaume de Grandison
Palé d'argent et d'azur à une bande de gueules chargée de trois aiglettes d'or

Guillaume de Grandison, palée
D'argent et d'azur, surchargée
D'une bande rouge à trois aiglettes
d'or fin bien fait et beau, portait.

Bien doi mettere en mon ſerventois
Ke Elys de Aubigni li courtois
Baniere ot rouge, où entaillie
Ot feſſe blanche engreellie.

Élias d'Aubigny
35. Elys de Aubigni
Élias d'Aubigny
De gueules à une fasce engrêlée d'argent

Je dois bien mettre en mon poème
Qu'Élias d'Aubigny le courtois
Avait une bannière rouge où figurait
Une fasce blanche engrêlée.

Mes Eumenions de la Brette
La baner ot tout rougette.

Amanieu d'Albret
36. Eumenions de la Brette
Amanieu d'Albret
De gueules plain

Mais Amanieu d'Albret
Avait la bannière toute rouge.

Apres ceus ci truis en mon conte
Hue de Ver, le filz au Conte
De Oxinfort, e frere ſon hoir.
O le ourle endentée de noir
Avoit baniere e longe e lée,
De ore e de rouge eſquartelée;
De bon cendal, non pas de toyle
E devant une blanche eſtoyle.

Hugues de Vere
37. Hue de Ver
Hugues de Vere
Écartelé d'or et de gueules à une étoile d'argent et à la bordure dentelée de sable

Après ceux-ci, je trouve dans mon histoire
Hugues de Vere, le fils du comte
D'Oxford et frère de son successeur
Avec une bordure endentée de noir
Avait une bannière et longue et large
Écartelé d'or et de rouge
De bon taffetas et non de toile,
Et devant une étoile blanche.

Johans de Riviers le appareil
Ot maſclé de or e de vermeil;
E par tant comparé le a on
Au bon Morice de Croon.

Jean de Reviers
38. Johans de Riviers
Jean de Reviers
Losangé d'or et de gueules

Jean de Rivers avait son équipement
Losangé d'or et de vermeil
Et par cela tant comparé
Au bon Maurice de Craon2.

Robert le ſeignour de Cliffort,
A ki raiſons donne confort
De ſes enemis emcombrer,
Toutes le foiz ki remembrer
Ki puet de ſon noble lignage.
Eſcoce pregn à teiſmoignage,
Ke ben e noblement commence,
Cum cil ki eſt de la ſemence
Le Conte Mareſchal le noble,
Ki par dela Coſtentinoble
A l'unicorn ſe combati,
E deſouz li mort le abati.
De li de par mere eſt venus.
A ki fu ben pareil tenus,
Li bons Rogers, pere ſon pere;
Mès ne ot value ki ne apere
reſuſcitée el filz del filz;
Parcoi ben ſai ke oncques ne en fiz
Loenge dont il ne ſoit dignes.
Car en li eſt auſi bon ſignes
De eſtre preudom ke en nul ke en voie
Le Roi ſon bon ſeignour connoie
Sa baniere mout honourée,
De or e de aſur eſchequeré,
O une feſſe vermellette.
Si je eſtoie une pucellette,
Je li donroie quer e cors,
Tant eſt de li bons li recors.

Robert, seigneur de Clifford
39. Robert le seignour de Cliffort
Robert, le seigneur de Clifford
Échiqueté d'or et d'azur à une fasce de gueules

Robert, le seigneur de Clifford
À qui la raison donne du réconfort
Pour vaincre ses ennemis
Chaque fois qu'il se souvient
De la renommée de son noble lignage.
Il prend l'Écosse à témoin3
Qu'il a commencé bien et noblement
Comme quelqu'un de la semence
du noble comte maréchal
Qui par delà Constantinople
Combattit une licorne
Et l'abattit à mort sous lui4.
De lui, il descend par sa mère.
Fut tenu pour son égal,
Le bon Roger, père de son père,
Mais il n'y a pas de mérite qui n'apparaissent
Ressuscitée chez le fils de son fils,
Parce qu'il fit bien ce que personne.
C'est pourquoi je sais n'avoir jamais fait
De louanges dont il ne soit pas digne.
Car en lui est aussi de bons signes
De prudence dont je vis certain.
Du roi son bon seigneur connait
Sa bannière très honorée
Échiquetée d'or et d'azur
À une fasce vermeille.
Si j'étais une demoiselle
Je lui donnerais cœur et corps
Tant est bonne sa réputation.

Du bon Hue le Deſpenſier,
Ki vaſſaument ſur le courſier
Savoit deſrompre une mellée,
Fu la baniere eſquartelée
De une noir baſtoun ſur blanc getté,
E de vermeil jaune fretté.

Hugues le Despencer
40. Hue le Despensier
Hugues le Despencer
Écartelé, d'argent à une cotice de sable et de gueules fretté d'or

Du bon Hugues le Despencer
Qui vaillamment sur un coursier
Savait rompre une mêlée
Fut la bannière écartelée
D'un bâton noir jeté sur du blanc
Et de vermeil fretté de jaune.



Notes
1 : Partie de l’ouverture d’un casque par laquelle on respire.
2 : Ce Maurice de Craon n'est pas un contemporain. Maurice IV, seigneur de Graon, sénéchal d'Anjou, mort en 1250, avait eu de son mariage avec Isabelle de Lusignan, sœur utérine de Henri III d'Angleterre, deux fils qui lui succédèrent : l'aîné, appelé Amaury, mort en 1270 ; l'autre, nommé Maurice V mourut le 11 février 1293. Ce dernier servit ardemment la cause anglaise. Il n'y a pas eu d'autre Maurice de Craon avant son petit-fils, né vers 1304
3 : Référence obscure. Peut-être parce que ses terres sont proches de l'Écosse.
4 : Référence à une légende familiale sur les exploits de Guillaume le Maréchal, dont Robert de Clifford descend par sa mère, en croisade.

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