E puis Rogiers de Mertemer,
Ki, deca mer e dela mer,
A porté quel part ke ait alé
L'eſcu barré au chief palé,
E les cornières gyronnées,
De or e de aſur enluminées,
O le eſcuchon vuidie de ermine,
Ovoec les autres ſe achemine;
Car il e li devant nomez
Au filz le roy furent remez
De ſon frein guyour e guardein
Mès comment ke je les ordein
Li Sains Johans, li Latimiers,
Ballie li furent des primers
Ki ſe eſchiele areer devoient,
Cum cil ki plus de ce ſavoient.
Car quere aillours ne ſeroit preus.
Deuz plus vaillans ne deuz plus preus.
Ami lour furent et veiſin
Deuz frere au filz le roi couſin,
Thomas e Henri les nome on,
Ki furent filz mon ſire Eymon,
Frere le roi mielz amé
Ke onques oiſſe enſi nomé.
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71. Rogiers de Mertemer Roger de Mortimer Fascé d'or et d'azur au chef palé des même chargé à dextre et à senestre d'un canton respectivement tranché et taillé toujours des mêmes, à l'écu d'hermine pendant du chef brochant sur le tout
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Et puis Roger de Mortimer
Qui, des deux côtés de la mer,
À porté où qu'il aille
L'écu barré au chef palé
Et les coins gironnés
Coloré d'or et d"azur
À l'écusson empli d'hermine;
avançait avec les autres
Car lui et ceux déjà nommés
Au fils du roi furent remis
De son équipage conducteurs et gardiens.
Mais de la façon dont je les ordonne
Saint John et Latimiers
Lui furent baillés en premier,
Qui devaient arranger le groupe
Étant ceux qui savaient plus faire cela
Car en quérir ailleurs ne serait sage.
Deux plus vaillants ou deux plus preux
Furent leurs amis et voisins,
Deux frère, cousins du fils du roi,
Nommés Thomas et Henri
Qui furent les fils de mon seigneur Edmond
Le frère du roi bien aimé
Que j'ai déjà entendu ainsi nommé.
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Thomas de Langcaſtre eſtoit contes;
Se eſt de ſes armes teus li contes,
De Engletere, au label de France,
E ne vuel plus mettre en ſouffrance,
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72. Thomas de Langcastre Thomas, comte de Lancastre De gueules à trois léopards d'or au lambel de France brochant
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Thomas était comte de Lancastre;
Ceci est la description de ses armes
D'Angleterre au lambel de France
Et je ne veux vous ennuyer plus avec.
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Ke de Henri ne vous en redie,
Ki touz jours toute ſe eſtudie
Miſt à reſembler ſon bon pere;
E portoit les armes ſon frere,
Au bleu baſtoun ſanz le label.
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73. Henri Henri de Lancastre, son frère De gueules à trois léopards d'or à la cotice d'azur brochante
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Que je ne répète pas à propos de Henri
Qui étudie tout les jours,
Se met à ressembler à son bon père
Et portait les armes de son frère
Au bleu bâton sans le lambel.
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Guillemes de Ferieres bel
E noblement i fu remez,
De armes vermeilles ben armés,
O maſcles de or del champ voidiés.
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74. Guillemes de Ferieres Guillaume de Ferrers De gueules à sept macles d'or
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Guillaume de Ferrers, beau
Et noblement paré,
Bien armé d'armes vermeilles
Aux macles d'or vidées du champ.
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Cely dont bien furent aidiés,
E achievées les amours,
Après granz doubtez e cremours,
Tant ke Dieus le en volte delivre eſtre,
Por la conteſſe de Glouceſtre,
Por ki long tens ſouffri granz maus.
De or fin o trois chiverons vermaus
I ot baniere ſoulement;
Si ne faiſoit pas malement
Kant ſes propres armes veſtoit,
Jaunes ou le egle verde eſtoit.
Se avoit non Rauf de Monthermer.
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75a. La contesse de Gloucestre Jeanne d'Acres, comtesse de Gloucester1 D'or à trois chevrons de gueules
75b. Rauf de Monthermer Ralph de Monthermer D'or à une aigle de sinople
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Celui dont furent bien aidés
Et achevées les amours,
Après de grands doutes et peurs
Jusqu'à ce qu'il plaise à Dieu de l'en délivrer
Pour la comtesse de Gloucester,
Pour qui il souffrit longtemps grand maux,
D'or fin à trois chevrons vermeilles
Il avait à sa bannière seulement.
Il ne faisait pas cependant mauvaise apparence
Quand il était vêtu de ses propres armes
Qui étaient jaunes à l'aigle vert.
Il avait pout nom Ralph de Monthermer.
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Apres li vi-je tout premier
Le vaillant Robert de la Warde,
Ke ben ſa banier rewarde;
Vairie eſt de blanc e de noir.
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76. Robert de la Warde Robert de la Warde Vairé de sable et d'argent
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Après lui je vis en premier
Le vaillant Robert de la Warde
Qui gardait bien sa bannière
Qui est vairé de blanc et de noir.
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Johans de Seint Johan ſon hoir
Lour ot baillie à compaignon,
Ki de ſon pere avoit le non,
E les armes au bleu label.
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77. Johans de Seint Johan Jean de Saint-John2 D'argent au chef de gueules chargé de deux molettes d'or au lambel d'azur brochant
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L'héritier de Jean de Saint-John
Leur fut donné comme compagnon
Il avait de son père le nom
Et les armes au lambel bleu.
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Richart le conte de Arondel,
Beau chevalier e bien amé,
I vi-je richement armé
En rouge, au lyon rampant de or.
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78. Richart le conte de Arondel Richard, comte d'Arundel De gueules au lion d'or
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Richard, le comte d'Arundel
Beau chevalier et bien armé
Je vis richement armé
En rouge, au lion rampant d'or.
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Aleyn de la Souche treſor
Signifioit, ke fuſt briſans
Sa rouge baniere o beſans;
Kar bien ſai ke il a deſpendu
Terſour plus ke en bourſe pendu.
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79. Aleyn de la Souche Alain de la Zouche De gueules semé de besants d'or
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Alain de la Zouche pour la fortune
Signifier, sema
Sa rouge bannière avec des besants
Car je sais bien qu'il a dépensé
Plus de trésor qu'il n'en avait dans sa bourse.
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Par amours e par compagnie,
O eus fu jointe la maiſnie
Le noble eveſke de Dureaume,
Le plus vaillant clerk du roiaume;
Voire voir de creſtienté,
Si vous en dirai verité
Par coi, ſe entendre me volez,
Sages fu e bien enparlez,
Atemprez, droituriers e chaſtes.
Ne onques riche home ne aprochaſtes
Ki plus bel ordenaſte ſa vie.
Orguel, covetiſe e envie
Avoit il del tout getté puer;
Non porquant hautein ot le quer
Por ſes droitures meintenir,
Si ke il ne leſſoit convenir
Ses enemis par pacience.
Car de une propre conſcience
Si hautement ſe conſeilloit,
Ke checuns ſe enſemerveilloit.
En toutes les guerres le roi
Avoit eſté de noble aroi,
A grant gens e à grans couſtages.
Mès je ne ſai pas queus outrages,
Dont uns plais fu entamés,
En Engletere eſtois remés,
Si ke en Eſcoce lors ne vint.
Non porquant ſi bien le ſouvint
Du roi, ke empriſe la voi a,
Ke de ſes gens li envoia
Cent e ſeiſante homes à armes.
Onques Arturs, por touz ſes charmes,
Si beau preſent ne ot de Merlin.
Vermeille, o un fer de molyn
De ermine, e envoia ſe enſegne.
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80. Le noble eveske de Dureaume Antoine Beck, évêque de Durham De gueules à une croix ancrée d'hermine
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Par amitié et par compagnie
Fut jointe à eux la maisnie
Du noble évêque de Durham,
Le plus vaillant clerc du royaume
Voire de la chrétienté.
Si je dois vous dire la vérité
Parce que si vous voulez m'entendre
Il fut bien sage et éloquent
Tempéré, droit et chaste.
Jamais vous n'avez approchez un homme riche
Qui ordonne mieux sa vie.
Orgueil, convoitise et envie
Il avait complètement rejeté.
Néanmoins il avait le cœur haut
Pour maintenir ses droits
S'il n'arrivait à s'entendre
Avec ses ennemis par patience
Car d'une juste conscience
Il était si hautement conseillé
Que chacun s'en émerveillait.
Et de toutes les guerres du roi
Il avait été de noble arroi
Avec un grand équipage et à grand coûts.
Mais je sais pas pour quelles outrages
Pour lesquels un procès fut entamé
Il était retenu en Angleterre
Si bien qu'il ne vint en Écosse.
Néanmoins, si bien informé
De l'expédition du roi
Que de ses gens, il envoya
Cent soixante hommes en armes.
Jamais Arthur pour tout ses charmes
N'eut si beau présent de Merlin.
Vermeille à un fer de moulin
D'hermine, il envoya son enseigne.
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